Institut de Formation à la Psychanalyse

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La projection

Définition : La projection est un mécanisme de défense par lequel un sujet attribue à autrui des pensées, des affects, des désirs ou des pulsions qu’il refuse de reconnaître en lui-même. Quant au courant kleinien, il précise cette notion d’introjection : Si Freud « […] a seulement opposé introjection et réjection, Mélanie Klein et ses élèves ont développé une interprétation d’introjection et projection qui fait de ces deux mécanismes non seulement les mécanismes qui construisent le Moi mais l’expression même de toutes relations possibles de l’organisme avec son environnement […] »  S. NACHT « La théorie psychanalytique » p. 328, publié sous la direction de S. NACHT, éd. PUF 1969… Fonctionnement psychique : Le sujet éprouve un affect ou un désir inacceptable (souvent agressif, sexuel, ou lié à l’angoisse). Incapable de tolérer ce contenu psychique, il le « déplace » sur l’autre : c’est l’autre qui est jugé envieux, hostile, désireux, etc. Cela permet au moi de préserver une image de soi acceptable et de réduire l’angoisse. Exemple typique : Une personne jalouse accuse sans raison son partenaire d’être infidèle.→ Elle projette sa propre jalousie ou son désir de tromper sur l’autre.   Sa place dans l’économie psychique : Mécanisme archaïque, souvent retrouvé dans les structures névrotiques, mais surtout dans : La paranoïa (forme extrême : délire de persécution), Les organisations limites ou psychotiques, Le fonctionnement normal, à des degrés faibles (ex. : tensions relationnelles).     Rôle défensif : Protection contre l’angoisse de culpabilité ou la prise de conscience de ses propres conflits internes. Sert à évacuer la responsabilité psychique.   Distinction utile : Ne pas confondre avec l’identification projective (chez Klein) : celle-ci est plus complexe, implique une manipulation inconsciente de l’autre pour qu’il « porte » une partie clivée du moi.

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L’introjection

Définition L’introjection est un mécanisme psychique par lequel le sujet fait entrer dans son monde intérieur des objets ou des qualités de l’environnement (souvent des figures parentales), les intériorise et les intègre à sa structure psychique (Moi, Surmoi). « Ainsi introjection et projection ont pour modèle l’ingestion et l’éjection qui sont des réponses à des stimuli externes et internes. » S. NACHT « La théorie psychanalytique » p. 313, publié sous la direction de S. NACHT, éd. PUF 1969 Fonctionnement                   Élément                Description Type de mécanisme Défensif, mais aussi constitutif du Moi Origine Processus normal du développement psychique Niveau de maturité Relativement élaboré (contrairement à l’incorporation) Résultat Intériorisation de normes, valeurs, images d’objet

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Le clivage du Moi

🔹 Définition Le clivage du Moi est un mécanisme de défense par lequel le sujet maintient deux représentations ou perceptions contradictoires sans les confronter ni les synthétiser. ➤ Il y a coexistence de deux réalités psychiques opposées : l’une est liée à la perception réelle, l’autre à la réalité psychique ou fantasmatique. 🔹 Origine psychanalytique Concept élaboré par Sigmund Freud, notamment dans : Le fétichisme (1927), La dénégation (1925). Développé ensuite par Mélanie Klein et Donald W. Winnicott, notamment dans l’étude des états-limites et des organisations psychotiques. 🔹 Fonction psychique Protéger le Moi de l’angoisse intense liée à des conflits intrapsychiques (ex. : ambivalence, réalité traumatique). Maintenir une illusion de cohérence en clivant les perceptions ou les objets : bon vs mauvais, réel vs fantasmatique. Le clivage peut concerner : le Moi lui-même, l’objet (ex. : la mère bonne vs la mère persécutrice), la représentation du corps ou de la réalité. 🔹 Exemples cliniques ✅ Exemple 1 – Clivage dans le fétichisme (Freud, 1927) Un homme fétichiste investit sexuellement un objet (ex. : soulier féminin), tout en reconnaissant et niant simultanément l’absence de pénis chez la femme.→ Il y a coexistence de deux réalités contradictoires, l’une acceptée consciemment, l’autre maintenue psychiquement. ✅ Exemple 2 – Clivage dans les états-limites Une patiente voit sa thérapeute comme « merveilleuse » un jour, puis comme « totalement malveillante » le lendemain, sans nuance ni souvenir de son jugement précédent.→ Cela reflète un clivage de l’objet, typique des fonctionnements limite : le bon et le mauvais ne peuvent coexister psychiquement. 🔹 Manifestations cliniques Pensée dichotomique : tout est blanc ou noir, bon ou mauvais. Comportements instables et contradictoires (idéalisation/dévalorisation). Difficultés à intégrer les ambivalences (dans les relations, le Moi, le corps, etc.). Présent dans : les états-limites, certaines psychoses, les structures narcissiques fragiles, les perversions. 🔹 Intérêt clinique Le clivage signale un noyau de souffrance non symbolisable. Il nécessite un travail thérapeutique progressif de mise en lien, d’élaboration et d’intégration. L’analyste doit pouvoir tolérer les contradictions apparentes du patient sans les confronter brutalement, mais en favorisant leur symbolisation. 🔹 Références essentielles Freud, S. (1925). La Dénégation. Freud, S. (1927). Le Fétichisme. Klein, M. (1946). Notes sur quelques mécanismes schizoïdes. Winnicott, D. W. (1965). La crainte de l’effondrement. Laplanche & Pontalis (1967). Vocabulaire de la psychanalyse.

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Le déni

Définition Le déni est un mécanisme de défense par lequel un sujet refuse inconsciemment de reconnaître une réalité perçue comme traumatique ou inacceptable.Contrairement à la dénégation (où le contenu inconscient est nommé mais rejeté), le déni rejette la réalité elle-même, partiellement ou totalement. C’est un refus de réalité externe ou interne, qui peut concerner un événement, un fait corporel, un deuil ou même une perception évidente. Cette citation de S. Freud l’illustre parfaitement : «  « Que ce moi ne soit pas une instance fiable et impartiale, cela tombe sous le sens. Le moi est en effet la puissance qui dénie l’inconscient et l’a réduit au rang de refoulé, comment pourrait-on avoir confiance en lui pour rendre justice à cet inconscient ? » S. Freud « Œuvres complètes » XIV, p. 393, éd. PUF Novembre 2000     🔹 Origine psychanalytique Le concept de déni (Verleugnung) est développé par Sigmund Freud, notamment dans : Fétichisme (1927), Négation (1925), Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse (1933). Il est particulièrement central dans la perversion, mais aussi présent dans la psychose ou certains états limites.    🔹 Fonction psychique Protéger le Moi d’une réalité trop angoissante ou douloureuse. Maintenir une illusion psychique pour éviter la désorganisation ou la souffrance. Il peut aller d’un refus partiel de réalité à une forclusion totale (dans la psychose).   🔹 Exemples cliniques ✅ Exemple 1 – Déni de la maladie grave Un patient atteint d’un cancer refuse les traitements, nie le diagnostic et continue à vivre « comme si de rien n’était ».→ Il nie la réalité menaçante pour protéger son équilibre psychique fragile. ✅ Exemple 2 – Déni dans la perversion fétichiste Un homme investit sexuellement un objet fétiche (ex : un soulier) tout en niant la différence des sexes, refusant symboliquement l’absence de pénis chez la femme.→ Selon Freud, c’est un déni de la castration, avec maintien d’une réalité psychique alternative.    🔹 Manifestations cliniques Refus de reconnaître un deuil, une séparation, une maladie, une mutilation, un handicap… Discours déconnecté de la réalité observable. Parfois cohabitation paradoxale de conscience partielle + refus affectif ou symbolique.   🔹 Intérêt clinique Le déni peut signaler des troubles graves de l’économie psychique (psychose, états-limites, addictions, troubles somatiques graves). Il oblige le clinicien à travailler avec prudence et contenance, sans confrontation directe. Dans certains cas (ex. : déni du deuil), il est temporaire et adaptatif avant un processus d’élaboration ultérieure.     🔹 Références essentielles Freud, S. (1925). La Négation. Freud, S. (1927). Le Fétichisme. Laplanche & Pontalis (1967). Vocabulaire de la psychanalyse. Green, A. (1983). Narcissisme de vie, narcissisme de mort. Winnicott, D. W. (1960). L’usage de l’objet.         

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La dénégation

Mécanisme de dénégation Définition : La dénégation (ou Verneinung en allemand) est un mécanisme de défense par lequel le sujet reconnaît un contenu inconscient… tout en le niant. Il dit donc la vérité inconsciente, mais la maintient à distance en la formulant sous forme de négation. ➤ Elle permet au sujet d’amener un contenu refoulé à la conscience sans l’assumer subjectivement. Origine psychanalytique : • Concept formulé par Sigmund Freud dans son texte « La dénégation » (Die Verneinung, 1925) montre que ce mécanisme est intermédiaire entre le refoulement et l’acceptation. Il marque souvent une levée partielle du refoulement. Fonction psychique : • Permet l’accès partiel à des représentations inconscientes tout en maintenant une défense contre leur pleine reconnaissance. • Sert de compromis : le contenu passe dans le conscient, mais est psychiquement désavoué. Exemples cliniques ✅ Exemple 1 – En psychanalyse (verbatim) Le patient dit : « Je ne crois pas que je veuille tuer mon père. » → Il exprime en fait le désir inconscient tout en le niant consciemment. L’idée passe la censure, mais reste désavouée par le Moi. ✅ Exemple 2 – Déclaration inversée Une analysante raconte un rêve où elle embrasse une femme, puis dit aussitôt : « Mais je ne suis pas attirée par les femmes ! » → La dénégation trahit un contenu homosexuel latent, qui fait irruption mais est aussitôt écarté. Signes cliniques évocateurs : • Phrases du type : « Je ne pense pas que… », « Ce n’est sûrement pas parce que… », « Ça n’a rien à voir avec… » • Apparition de contenus inconscients dans le discours, accompagnés d’une négation immédiate. Intérêt clinique : • La dénégation indique une levée partielle du refoulement, souvent au moment où un matériau inconscient fait retour (rêve, lapsus, transfert). • Elle est une porte d’entrée dans l’analyse : l’analyste peut travailler à partir de ce qui est dit — même en négatif. • Elle révèle des résistances subtiles, à entendre avec attention dans l’association libre. Références essentielles : • Freud, S. (1925). La Dénégation. • Laplanche & Pontalis (1967). Vocabulaire de la psychanalyse. • Green, A. (1990). La folie privée. • Roussillon, R. (1997). Le jeu et l’entre-je(u).

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La formation réactionnelle

Définition La formation réactionnelle est un mécanisme de défense qui consiste à transformer un désir ou un affect inacceptable en son contraire, de façon rigide et inconsciente. Exemple typique : un amour interdit devient une haine affichée (ou inversement). C’est une manière de maîtriser des pulsions refoulées en les camouflant sous une attitude opposée. Origine psychanalytique Décrit par Sigmund Freud, notamment dans Les mécanismes psychiques de la vie quotidienne (1901) et Le Moi et le Ça (1923). Couramment observée dans la névrose obsessionnelle, mais présente aussi dans l’hystérie ou certains traits de personnalité rigides. Fonction psychique Permet au Moi de faire face à un désir, un affect ou une pulsion jugé inacceptable (souvent sexuel ou agressif). La réaction opposée prend le dessus de manière excessive, créant une attitude rigide, caricaturale ou inappropriée. Elle permet de tenir à distance le désir réel, mais fige le sujet dans une posture défensive. 🔹 Exemples cliniques ✅ Exemple 1 – Hostilité dissimulée sous une gentillesse excessive Un patient éprouve une forte agressivité inconsciente envers sa mère. Il se montre alors extrêmement attentionné, serviable et doux avec elle, jusqu’à l’étouffer.→ L’amour affiché masque une hostilité inconsciente, trop culpabilisante pour être reconnue. ✅ Exemple 2 – Propreté obsessionnelle Une patiente éprouve des fantasmes sexuels réprouvés. Elle développe alors une obsession pour la propreté corporelle et l’ordre moral.→ La pureté apparente est une défense contre des désirs jugés « sales » ou immoraux. 🔹 Signes cliniques évocateurs Attitudes trop « parfaites » ou moralisatrices, sans nuance. Rigidité défensive, refus de reconnaître certains affects (haine, désir, envie). Comportements inverses aux affects manifestés en cure ou dans le transfert. 🔹 Intérêt en cure analytique Permet de repérer des conflits refoulés, souvent de nature infantile ou œdipienne. Aide à comprendre des attitudes paradoxales ou excessives. Dans la cure, la mise au jour de la formation réactionnelle ouvre à un travail sur les désirs sous-jacents. 🔹 Références essentielles Freud, S. (1901). Psychopathologie de la vie quotidienne. Freud, S. (1923). Le Moi et le Ça. Laplanche & Pontalis (1967). Vocabulaire de la psychanalyse. Chasseguet-Smirgel, J. (1984). L’idéal du moi.

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L’isolation

L’ISOLATION   Définition : L’isolation (ou isolation de l’affect) est un mécanisme de défense par lequel un sujet sépare une pensée, un souvenir ou un acte de sa charge émotionnelle.Ainsi, l’affect est clivé de la représentation : le sujet peut parler d’un événement traumatique ou douloureux de manière froide, détachée, voire mécanique. « D’autre part, nous savons que le moi de l’obsédé adopte, dans la formation des symptômes, le procédé de défense par isolation. Il se contente de séparer les émois instinctuels de leur contexte tout en les retenant dans le conscient. » Anna FREUD « Le moi & les mécanismes de défense » p. 35, éd. PUF- Avril 2001   Origine psychanalytique Concept décrit par Sigmund Freud, particulièrement dans les écrits sur la névrose obsessionnelle. L’isolation est un des mécanismes fondamentaux du fonctionnement obsessionnel, avec l’annulation et le déplacement. Texte de référence : Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle (1909). Fonction psychique Neutraliser l’angoisse liée à des idées ou souvenirs intolérables. Permet de parler de l’insoutenable sans en ressentir la douleur. Évite l’effondrement psychique… mais au prix d’un appauvrissement du lien affectif à l’expérience. Exemples cliniques ✅ Exemple 1 – Récit traumatique froid Un patient décrit calmement, sans aucune émotion, la mort brutale de son frère dans un accident. Il énumère les faits comme une liste, sans signe visible d’affect.→ L’émotion est isolée du souvenir, empêchant l’élaboration du deuil. ✅ Exemple 2 – Rituel de détachement Une patiente obsessionnelle se lave longuement les mains après chaque pensée dérangeante, mais en parle ensuite de façon purement rationnelle, comme si cela n’avait pas de lien avec une peur ou une angoisse.→ L’acte de lavage isole la pensée de l’affect qui l’accompagne. 🔹 Intérêt clinique Signale une défense obsessionnelle face à des contenus pulsionnels ou traumatiques. L’analyste peut repérer l’isolation à travers : Un discours plat ou hyperintellectualisé, Une absence d’affect là où il serait attendu, Une dissociation entre le récit et l’émotion vécue. L’analyse vise à ré-associer le vécu à son affect pour permettre l’élaboration psychique.    Références essentielles Freud, S. (1909). Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle (L’Homme aux rats). Laplanche & Pontalis (1967). Vocabulaire de la psychanalyse. Green, A. (1983). Narcissisme de vie, narcissisme de mort. Marty, P. (1966). L’ordre psychosomatique (notion de pensée opératoire et absence d’affect).   

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L’annulation rétroactive

Thème central L’annulation rétroactive est un mécanisme de défense par lequel un sujet cherche, psychiquement, à effacer un acte, une pensée ou un désir inconscient jugé inacceptable, comme s’il ne s’était jamais produit. Origine théorique Concept mis en évidence par Sigmund Freud, notamment dans l’analyse de la névrose obsessionnelle (voir Le Moi et le Ça, 1923 ; Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle, 1909). Ce mécanisme est typique du fonctionnement obsessionnel, mais peut aussi apparaître dans d’autres cadres névrotiques. Définition L’annulation rétroactive (ou « undoing ») consiste en un acte, une pensée ou un rituel destiné à effacer rétroactivement un autre acte ou désir jugé fautif ou dangereux. Le sujet tente de nier symboliquement ce qui l’angoisse, sans forcément en avoir conscience. Fonction psychique Elle vise à réduire l’angoisse de culpabilité issue de pulsions agressives ou sexuelles réprimées. Elle n’annule pas réellement l’acte dans le réel, mais tente de le neutraliser dans la réalité psychique. Elle s’accompagne souvent de ritualisations, contraintes, ou de pensées magiques. Exemples cliniques Rituel obsessionnel après une pensée agressive Exemple : Un patient pense soudain à frapper son enfant. Pris de culpabilité, il se sent obligé de toucher trois fois la poignée de la porte pour « annuler » cette pensée. Interprétation : Le geste compulsif est une tentative magique d’annulation de la pensée agressive. Il soulage momentanément l’angoisse, sans résoudre le conflit sous-jacent. Déclaration exagérée d’amour après une hostilité inconsciente Exemple : Une patiente, irritée par son compagnon, a intérieurement souhaité sa mort. Peu après, elle lui écrit une lettre d’amour débordante de tendresse. Interprétation : Ce comportement est une forme d’annulation rétroactive du souhait inconscient, visant à neutraliser la culpabilité liée à son agressivité. Implications pour la pratique clinique Permet de repérer des conflits inconscients autour de la culpabilité, du désir et de l’agressivité. L’analyste observe les actes ou pensées compensatoires, souvent ritualisés ou disproportionnés, qui tentent d’effacer une représentation angoissante. Il s’agit d’un mécanisme de défense relativement élaboré, indiquant une névrose structurée (surtout obsessionnelle), et donc une certaine capacité à symboliser. Références bibliographiques Freud, S. (1909). Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle (Le cas de l’Homme aux rats). Freud, S. (1923). Le Moi et le Ça. Laplanche, J. & Pontalis, J.-B. (1967). Vocabulaire de la psychanalyse. Racamier, P.-C. (1961). L’obsessionnel et son monde.

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La régression

Le mécanisme de régression en psychanalyse Thème central : En psychanalyse, la régression désigne un retour à des modes de fonctionnement psychique antérieurs (plus infantiles) dans la manière de penser, d’agir ou de vivre ses affects. Elle peut être temporaire ou durable, et constitue un mécanisme de défense face à l’angoisse, au conflit ou à la frustration. Origine théorique : ➤ Concept introduit et développé par Sigmund Freud, notamment dans Métapsychologie (1917) et Le moi et le ça (1923). ➤ La régression peut être envisagée selon plusieurs axes : ▻ Topique (retour à un système psychique antérieur – du Moi vers l’Inconscient), ▻ Économique (flux libidinal retournant à un point antérieur), ▻ Dynamique (mobilisée en réponse à un conflit), ▻ Temporelle ou développementale (retour à un stade infantile : oral, anal, phallique…). Définition : La régression est un mécanisme psychique par lequel le sujet revient à un mode de satisfaction antérieur, déjà dépassé dans son développement psychosexuel. Elle peut se manifester dans le langage, le comportement, les rêves ou les symptômes. Rôle dans la psychopathologie : ➤ La régression n’est pas uniquement pathologique : elle peut être normale ou transitoire (ex. : régression créative, jeu chez l’enfant, rêverie). ➤ Elle devient problématique lorsqu’elle est massive, rigide ou envahissante : ▻ Dans certaines névroses (ex : hystérie : recours à un fonctionnement plus infantile), ▻ Dans la psychose (désorganisation massive du Moi), ▻ Dans les états-limites, où alternent régressions défensives et passages à l’acte. 1. Régression orale (cas de dépendance affective) ➤ Exemple : Une patiente en état dépressif se replie dans une position de demande passive, cherche une présence maternelle, présente une régression des besoins (besoin d’être nourrie, cocoonée, rassurée). ➤ Interprétation : Elle revient à un mode de relation orale-dépendante, en lien avec les premiers soins maternels. La régression permet d’éviter le manque mais empêche l’autonomie. 2. Régression comportementale post-traumatique ➤ Exemple : Un adolescent victime d’un accident développe des troubles du sommeil, des colères explosives, une envie d’être constamment rassuré par ses parents, et un langage enfantin. ➤ Interprétation : Il régresse à un stade plus infantile comme mécanisme de défense face à un traumatisme trop intense pour être mentalisé. Le psychisme se replie sur des formes primitives de gestion de l’angoisse. Implications pour la pratique clinique ➤ La régression signale une fragilité psychique, mais elle peut aussi être utilisée dans le transfert comme voie d’élaboration. ➤ En cure, certaines régressions sont nécessaires et contenues par le cadre analytique, permettant une reprise symbolique de conflits anciens. ➤ L’analyste doit évaluer le niveau de régression et sa fonction (défensive, expressive, relationnelle), afin de guider l’interprétation et adapter la technique. Références bibliographiques : ➤ Freud, S. (1917). Métapsychologie. ➤ Freud, S. (1923). Le Moi et le Ça. ➤ Laplanche, J. & Pontalis, J.-B. (1967). Vocabulaire de la psychanalyse. ➤ Green, A. (1983). Narcissisme de vie, narcissisme de mort. ➤ Winnicott, D. W. (1971). Jeu et réalité.

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La fixation

Le mécanisme de fixation en psychanalyse « Permettez-nous encore de poser ceci : ce fait pour une tendance partielle de demeurer à un stade antérieur s’appellera une fixation (de la pulsion, en l’occurrence). » S. Freud « Œuvres complètes » XIV, p. 353, éd. PUF Novembre 2000 Thème central : Le mécanisme de fixation désigne, en psychanalyse, la persistance d’un attachement psychique à une phase précoce du développement libidinal (oral, anal, phallique, etc.), qui entrave la progression normale du sujet vers des formes plus évoluées d’investissement et de satisfaction. Origine théorique : ➤ Sigmund Freud est à l’origine de ce concept, notamment dans Trois essais sur la théorie sexuelle (1905) et Névrose, psychose et perversion (1924). La fixation est un concept structural en lien avec les stades du développement libidinal. Définition : La fixation est une cristallisation de la libido sur une zone érogène ou un type d’objet partiel associé à un stade infantile du développement psychosexuel. Elle peut être normale (transitoire) ou pathologique (lorsqu’elle empêche la progression ou entraîne une régression). Rôle dans la psychopathologie : ➤ La fixation constitue un point de vulnérabilité psychique. ➤ Lors d’un conflit ou d’un traumatisme, le sujet peut réactiver ces fixations sous forme de régression, c’est-à-dire revenir à des modes antérieurs de fonctionnement (oral, anal…). ➤ Elle est aussi fondamentale dans la constitution du symptôme, surtout dans les névroses (hystérie, névrose obsessionnelle) ou les addictions. 1. Fixation orale : ➤ Exemple : Un patient adulte en proie à des angoisses de séparation intenses développe une dépendance affective et une consommation excessive de tabac ou d’alcool. ➤ Interprétation : La libido reste fixée à la phase orale (0-1 an), centrée sur l’incorporation et la relation fusionnelle à la mère. Cette fixation peut être ravivée en période de stress ou de perte. 2. Fixation anale : ➤ Exemple : Une patiente obsessionnelle manifeste un besoin de contrôle rigide, une réticence à partager, et des comportements accumulatifs (épargne excessive). ➤ Interprétation : Ces traits évoquent une fixation à la phase anale (1-3 ans), liée à la problématique du contrôle, de la rétention et de la propreté, souvent en lien avec les premiers conflits autour de la propreté. Implications pour la pratique : ➤ Identifier les fixations permet de mieux comprendre les modalités régressives du patient. ➤ Elles orientent l’interprétation clinique et permettent d’élaborer une hypothèse structurale sur la position subjective du patient. ➤ La fixation est un point d’ancrage du transfert, d’où l’importance d’en tenir compte dans le cadre analytique. Références bibliographiques : ➤ Freud, S. (1905). Trois essais sur la théorie sexuelle. ➤Freud, S. (1917). Métapsychologie. ➤ Freud, S. (1924). Névrose, psychose et perversion. ➤ Laplanche, J. & Pontalis, J.-B. (1967). Vocabulaire de la psychanalyse. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

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